L'assurance des vers à soie de Louis Edouard, mars 1880
Le 22 janvier 1880 Louis Edouard TOURVIEILLE fait un beau mariage. Son épouse Marie Rosalie SABATON possède une belle propriété avec une ferme et des terres à cultiver à St Didier sous Aubenas. C'est là que le couple s'installe. Le 4 mars 1880, Louis Edouard se rend à Privas où il assure les biens du ménage auprès de la compagnie " LA CONFIANCE".
Louis Edouard Tourvieille assure les biens selon les valeurs suivantes:
la maison d'habitation pour 2000F
Le mobilier de la maison pour 2500F
La magnanerie ( local de l'élevage des vers à soie, louée à son beau frère) pour 800F
Les vers à soie pour 1000F
Le fourrage, paille et litière des vers à soie pour 200F
Le matériel nécessaire à l'élevage des vers à soie pour 300F
Louis Edouard prend le plus grand soin de ses vers à soie et du matériel utilisé pour les élever. On voit encore en 1880 l'importance de cet élevage malgré les ravages causés par la pébrine depuis 30 ans ( voir chapitre "Lieux d'origine de la famille Tourvieille"). Le reste du matériel de culture, n'est même pas mentionné. Le montant des remboursements en cas de sinistre des vers à soie est progressif selon l'âge des vers. Cela fait l'objet de l'additif suivant:
Les "maladies" mentionnées dans cet additif correspondent aux différentes mues des vers à soie. Ces animaux connaissent une forte croissance. Ils multiplient par 40 leur taille en 30 à 40 jours. Leur peau n'arrive pas suivre une telle croissance. Les vers perdent leur peau devenue trop petite pour laisser la place à une nouvelle de plus grande taille; ce sont les mues. Elles sont au nombre de 4. On voit donc dans ce contrat que plus les vers à soie progressent vers la réalisation des cocons de soie, plus leur valeur augmente. La valeur de la récolte est ainsi estimée à :
1OO F de la naissance à la deuxième mue
250 F de la deuxième à la troisième mue
375 F de la troisième à la quatrième mue
500 F de la quatrième mue à la montée ( période où les vers cherchent un lieu pour faire leurs cocons)
800 F de la montée à la récolte
1000 F à la récolte
Autre spécificité ardéchoise: on ne parle pas dans ce texte d'élevage des vers à soie mais "d'éducation", marque de respect sans doute pour cette activité génératrice de revenus.
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Pour surveiller ses vers à soie Louis Edouard utilisait cette lampe à huile. En Ardèche on appelait cela un Calun. On trouve aussi pour le même objet les appellations suivantes; Lou calen, le caléu et aussi le chalelh.
Pour les férus d'assurances anciennes, voici l'intégralité de la police d'assurance.
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Références: Documentation personnelle
Alain TOURVIEILLE, Mars 2008