Les TOURVIEILLE liés à l'Histoire
Dans la famille Tourvieille on ne trouve pas de grands personnages, juste quelques porteurs du nom cités dans des ouvrages d'histoire locale ou associés à des grands faits historiques souvent bien malgré eux. On les trouve plus spécifiquement associés à la religion ou aux nombreux conflits militaires qui ponctuent l'histoire de l'Europe. Toutes les personnes citées dans les textes ci-après figurent dans la généalogie présente sur ce site à l'exception d'un soldat tué au cours de la guerre de 1939-1945.
Voici quelques membres de la famille associés à l'Histoire
Jean Pierre TOURVIEILLE ( 1780 - 1859 )
Jean Pierre TOURVIEILLE est plus souvent appelé Pierre TOURVIEILLE. Fils de Charles et Marie REYNAUD, il est né le 5 juin 1780 à Joannas (07) dans une famille très chrétienne. Son frère Charles de vingt ans son aîné, est prêtre et curé des Assions (07). Lorsque la Révolution va stopper les études secondaires de Jean Pierre, son frère Charles va continuer cette éducation par moment même dans la clandestinité. En 1796 Jean Pierre fait des études de philosophie et de mathématiques à Grenoble. En 1802 il étudie la théologie au séminaire de St Symphorien de Mahun (07). Il est ordonné prêtre le 14 juillet 1804. Il devient professeur de mathématiques dans un collège d'Annonay (07). En 1811 tout en enseignant dans un collège il en ouvre un deuxième. Celui-ci dispense un enseignement de qualité orienté vers la technique, plus spécialement destiné aux enfants pauvres. Jean Pierre TOURVIEILLE voit le monde changer. Il anticipe les évolutions en mettant en place un enseignement qui prépare les jeunes à des emplois industriels et commerciaux. Pendant plusieurs années, ce collège va recevoir 400 élèves et leur délivrer un enseignement reconnu comme un des meilleurs de France. Avec d'autres prêtres, il lance une dynamique qui va aboutir à la création de la Congrégation des prêtres de St Basile, vouée à l'enseignement. Pressentant les risques d'une orientation anti cléricale des gouvernements français, Jean Pierre TOURVIEILLE va s'attacher à étendre cet enseignement technique en dehors de la France. Il stimule la création d'établissements à l'étranger: en Angleterre, en Italie, au Canada et en Algérie. Aujourd'hui la congrégation des prêtres de St Basile existe toujours, elle a son siège à Toronto au Canada. La mission de ces prêtres est toujours orientée vers un enseignement technique destiné aux enfants déshérités.
L'œuvre pédagogique de Jean Pierre TOURVIEILLE va être reconnue par l'état français qui lui délivre les palmes académiques en 1821, et le fait officier de l'instruction publique en 1825. En 1854 il est promu Chevalier de la Légion d'Honneur.
Il décède le 6 aout 1859 à Annonay.
Charles TOURVIEILLE ( 1760 - 1843 )
Frère aîné du précédent, Charles est né le 3 avril 1760 à Joannas (07). Il est également prêtre et curé des Assions, proche des Vans (07). Prêtre réfractaire, Charles va connaitre les difficultés de la révolution. Il vivra clandestinement lors des événements qui allaient conduire le 13 Juillet 1792 au massacre par la foule de 9 prêtres sur la place de Graves aux Vans. L'un d'eux se nommait Henri Claude CLEMENCEAU curé d'une paroisse de Nîmes et grand oncle du futur homme d'état. La révolution avait ranimé de vieilles querelles entre catholiques et protestants, Charles est reconnu pour son œuvre d'apaisement entre les communautés. Il est également le créateur d'un mouvement d'enseignement: la communauté de St Joseph, également orientée vers un enseignement technique et pratique de proximité dans les villages. La communauté de St Joseph n'a pas atteint la taille et la pérennité dans le temps de l'œuvre de son frère, mais on peut encore retrouver dans les archives familiales en Ardèche des diplômes de menuisier ou de charpentier équivalents à nos CAP d'aujourd'hui. Il décède le 4 avril 1843 aux Vans.
Jean Pierre Noé TOURVIEILLE dit père Clément ( 1867 - 1941 )
Jean Pierre Noé TOURVIEILLE est né au hameau de Bouteilhac, commune de Rocles (07) le 2 décembre 1867 de Jean TOURVIEILLE et Marie Rose TESTUD. Il prononce ses vœux dans l'ordre Picpusien en 1887. Il devient prêtre en 1891. Il part pour Tahiti où il arrive le 2 octobre 1891. Il assure au cours du temps la charge de curé de plusieurs paroisses Taravao, Haapape, Hitiae, Pueu, Tautira, Vairao, Teahupoo, Atue, Papenoo.
Il participe à la traduction du grand catéchisme en tahitien " HAAPIIRAA KATORIKA". Il vient le faire imprimer à Braine le Comte en Belgique en 1907. A propos de cet ouvrage il déclare: "Notre catéchisme sera surtout utile à nos fidèles dispersés sur l'immense étendue de l'Océan Pacifique. Ils y puiseront un aliment spirituel et substantiel qui les soutiendra dans la foi et la pratique de la morale chrétienne. Il sera pour eux un ami dans la vie nomade sur des îlots ordinairement inhabités, où ils vont à la cueillette des cocos ou à la plonge de la nacre. Dans leurs longues heures d'oisiveté, ils trouveront dans sa lecture une occupation profitable qui les préservera de bien des désordres..." Il retourne à Tahiti en passant par le port de New York où on le trouve inscrit dans les registres de l'immigration de Ellis Island le 8 octobre 1907. Il débarque du bateau le ZEELAND parti le 28 septembre du port d'Anvers.
De retour en Polynésie il participe à la traduction de la bible en tahitien" TE BIBIRA MOA" Il vient la faire imprimer à Braine Le Comte en 1913-1914. Sur cet ouvrage le père Clément TOURVIEILLE déclare " A Tahiti et dans les îles voisines les ministres protestants nous ont précédés de prés d'un demi siècle. Tout en infectant ces populations du venin de l'hérésie, ils les ont habitués à ne parler religion que la bible à la main...." Puis parlant des tahitiens il ajoute: "Il n'est pas rare qu'ils aillent trouver le missionnaire catholique pour lui demander ses lumières. Celui-ci n'ayant pour toute bible tahitienne que celle des protestants est quelquefois bien embarrassé pour donner la réponse adéquate requise en la circonstance... Désormais il n'en sera plus ainsi. Grâce au courage et à la persévérance de nos pieux et zélés vicaires apostoliques, qui ont parfaitement compris l'importance de l'entreprise et qui n'ont reculé devant aucun sacrifice de temps d'hommes et d'argent, nous aurons notre Bible Tahitienne très complète et il fera ainsi tomber des mains de nos néophytes les bibles protestantes, dont nous mêmes étions réduits à nous servir."
Cette Bible est bénie par le pape Pie X le 22 juin 1914. Au cours de ce voyage en Europe, le père Clément donne de nombreuses conférences sur sa mission. Il est témoin du mariage de son frère Henry Toussaint à Rocles. Sur le chemin du retour vers Tahiti, on le retrouve de nouveau dans les registres de l'immigration de l'île de Ellis Island dans le port de New York le 18 avril 1914. Il débarque du bateau LA SAVOIE en provenance du port du Havre. il est déclaré en transit vers une mission à Tahiti.
Fatigué et malade, il rentre en Europe en 1931 après quarante années d'apostolat en Polynésie. Il décède à Leuze en Belgique le 19 mars 1941.
Maurice TOURVIEILLE de LABROUHE ( 1931-1956)
Au matin du 11 avril 1956 de nombreux journaux en France annoncent la mort dans des conditions dramatiques d'un religieux dans le sud Algérien. Le 7 avril Maurice TOURVIEILLE de LABROUHE, en religion, " petit frère Maurice de la Fraternité du père de Foucault" a été tué au volant de son camion à l'âge de 24 ans.
Il est né le 27 juin 1931 à Angoulême, de Marie Maurice TOURVIEILLE de LABROUHE, médecin, et de Marie Thérèse HILLAIRET. Il a suivi des études à l'école St Paul d'Angoulême puis au séminaire St Sulpice de Paris. Il a ensuite fait le choix d'une vie vouée à la religion et choisit un ordre que Christiane FOURNIER définit ainsi dans un article de la revue NOTRE EPOQUE en date du 22 avril 1956:
" Pauvre parmi les pauvres
Les Petits Frères de Charles de Foucauld pensent chrétiens, comme les pères blancs. Mais ils ne sont pas des missionnaires au sens canonique du mot. Ils n'ont pas d'œuvre organisée.
Ceux qu'on appelle aussi les Petits Frères de Jésus veulent vivre selon l'Evangile, pauvres parmi les pauvres. Ils vivent de leur salaire, au jour le jour, comme Jésus de Nazareth. Ils se vêtent comme ils peuven comme sont vêtus les pauvres. Ils se nourrissent comme eux, avec eux... La fatigue et l'insécurité des pauvres est pour eux un chemin vers le dépouillement intérieur... A la suite du père de Foucauld ils veulent en tous lieux porter l'amour contre la haine, contre toute division, contre le racisme, contre toute lutte de classe ou de nation. En 1950 cette poignée de quatre-vingt-dix religieux ne se trouvait pas seulement en Afrique du Nord ou parmi les nomades du désert, ou dans le Proche Orient, mais aussi parmi les ouvriers et les paysans de France et d'ailleurs, et des chalutiers de Bretagne.
Leur costume? Ils n'en n'ont pas: sauf l'insigne d'une croix et d'un cœur qu'ils apposent sur leur vêtements... Le désert est pour eux une terre d'élection: qui dépouille l'homme, qui le place en face de sa vérité, qui arrache à toute puérilité et fait comprendre le prix du silence. Ce silence qui pour eux est un chemin vers la foi."
Voilà la vie qu'avait choisi Maurice TOURVIEILLE de LABROUHE; Son apostolat, il le vivait dans le sud Algérien à El Abiodh. Lui qui avait fait des études de philosophie gagnait pauvrement sa vie avec les transports qu'il effectuait au volant de son camion dont il assurait aussi l'entretien. En cette année 1956 il effectuait des transports réguliers pour le ravitaillement des missions de la Compagnie de Géophysique dans le sud Oranais. Partant de Delfa, il descendait par Saïda, Mécheria, et Aïn-Sefra vers l'oued Namous et remontait en passant par El-Abiodh. Il est mort dans l'attaque de son camion le matin du 7 avril dans les gorges appelées " col des chameaux". A ces côtés un employé de la Compagnie de Géophysique, André BERNARD, a également trouvé la mort, alors que deux autres religieux vont avoir la vie sauve.
Maurice TOURVIEILLE de LABROUHE a laissé à ses proches; parents et amis de nombreux courriers d'où émane une foi enflammée. Dans un de ses derniers courriers il écrivait:
" Prions, travaillons, apaisons, sinon un avenir de haine et de sang s'ouvrira pour ce pays..."
Les soldats de l'armée de Napoléon
En 1857 Napoléon III crée l'ordre de St Hélène pour les anciens soldats de la grande armée encore en vie. Pour les identifier et leur remettre une médaille, un recensement est réalisé dans toutes les communes de France. Sur les 390 000 anciens soldats qui vont recevoir cette distinction, huit se nomment Tourvieille. Ils sont tous ardéchois; preuve que à cette époque, les porteurs de ce nom sont encore peu sortis de leur département d'origine. Nous connaissons leur régiment et la durée de leur engagement. Parmi eux se trouve François Emmanuel TOURVIEILLE chirurgien pendant 3 ans au 115 régiment de ligne. Il avait passé sa thèse de médecine en 1803 à la faculté de médecine de Montpellier avec pour sujet: " Essai médical sur le fièvre putride simple". Un neuvième soldat décédé avant la création de l'ordre de St Hélène a été identifié et se trouve ajouté au bas de la liste ci après.
Prénom |
Naissance Décès |
Père | Mère | grade | Régiment | Période |
François Emmanuel | 10/4/1778
Jaujac 27/11/1858 Thueyts |
Louis Joseph | Marie Charlotte BERTHON | Chirurgien | 115ème de ligne | 3 ans |
Antoine | 4/2/1779
Rocles 23/1/1863 Pierrelatte |
Pierre | Marie ROBERT | Soldat | 33ème de ligne | 8ans |
Jean Pierre | 21/4/1785
Rocles
15/7/1862 Rocles |
Charles | Catherine BROT | Soldat | 1er léger | 8ans |
Roch | 24/5/1787
Thueyts 12/2/1865 Thueyts |
Jean Baptiste | Magdeleine ARZALIER | Soldat | 7ème de ligne | 5ans |
Fraçois Xavier | 3/9/1792
Lentillères 7/1/1868 Lentillères |
François | Marie Rose VEYRENC | Soldat | 1er de ligne | 3ans |
Charles | 8/9/1792
Thueyts 8/9/1861 Thueyts |
Hyacinthe | Catherine COSTE | Tambour | 115ème de ligne | 4 ans |
Roch Raymond | 12/2/1794
Thueyts 17/4/1878 Montpezat |
Raymond | Magdelaine SERRECOURT | Voltigeur | 102ème de ligne | 2ans |
Jean | 20/10/1795
Thueyts aprés 1857 Thueyts |
Raymond | Magdelaine SERRECOURT | Soldat | 115ème de ligne | 1 an |
Jacques Frédéric | 22/7/1787 Thueyts 3/4/1849 Thueyts |
Louis Joseph | Marie Charlotte BERTHON | non connu | non connu | non connu |
Jean Baptiste Victor | 9/6/1792 Thueyts 3/4/1807 |
Louis Joseph | Marie Charlotte BERTHON | Grenadier à pieds | Garde | 3 ans |
Les conflits sous Napoléon III
La guerre de Crimée.
Henri Louis Victor TOURVIEILLE originaire de la commune de Joannas (07) sera soldat pendant 7 ans et demi. En 1855, sergent de grenadiers au 39e régiment de ligne, il est blessé au siège de Sébastopol. Une bombe ennemie tombe à coté de lui dans sa tranchée et s'enfonce de quelques centimètres dans la terre. Il se précipite pour retirer la mèche et prévenir l'explosion. N'y parvenant pas il se jette à plat ventre à proximité. La bombe explose, tue le soldat de faction le plus proche, et produit une commotion si vive sur le sergent qu'il en perd l'ouïe et la parole. Il est évacué sur l'hôpital de Constantinople, puis l'hôpital du Roule à Paris. Les plus grands experts de l'époques se penchent sur son cas, mais ne parviendront pas à guérir sa surdité, ni à lui faire recouvrer la parole. De retour dans son village de Joannas, on ne parlera plus de lui qu'en l'appelant "Le Muet". Par décret du 21 mars 1857, il a été nommé Chevalier de la Légion d'Honneur.
La guerre de 1870.
Ils doivent être nombreux les ardéchois mêlés à ce conflit. Au moins deux porteurs du patronyme TOURVIEILLE en furent victimes:
Le registre du bureau de l'Enregistrement d'Aubenas porte la mention du décès du soldat Joseph Zéphirin TOURVIEILLE en octobre 1870 à Metz. Le général BAZAINE s'était enfermé dans la place forte de Metz depuis le mois d'aout 1870, en octobre après de vaines tentatives pour sortir de la ville, il capitule avec ses 173 000 hommes et un matériel considérable. Joseph Zéphirin TOURVIEILLE était né le 17 mars 1848 à Lentillères (07).
Le registre de l'état civil de Prunet (07) porte la mention du décès de Mathieu TOURVIEILLE, soldat français, le 2 mai 1871 dans l'hôpital d'Aarau, canton d'Argovie, en Suisse. Cordonnier de son métier, il devait appartenir à l'armée de l'Est dite aussi armée Bourbaki du nom de son général. Cette armée avait franchi la frontière suisse pour échapper à une défaite certaine. 70 000 soldats, mourant de faim et de froid ont été désarmés à la frontière et accueillis avec humanité par la population suisse. Dans le cimetière d'Aarau, un monument élevé par la population du village, commémore le souvenir de ces soldats français décédés de maladie ou des suites de blessures à l'hôpital de ce lieu.
Parmi les soldats survivants du conflit, Jean Louis Régis TOURVIEILLE se voit remettre le 5 décembre 1912, la médaille commémorative de 1870-1871. Il est né le 30 juin 1847 à Jaujac, fils de François Régis et de Marie Rose REBOUL. Il est décédé le 20 mai 1932 à les Vans.
Ce conflit a profondément marqué l'ensemble du peuple de France. Pas un village qui ne possède son monument aux Morts. Dix porteurs du nom Tourvieille vont perdre la vie sur les différents champs de bataille. Huit sont nés en Ardèche, un en Haute Vienne et un en Algérie. Tous proviennent de familles Ardéchoises. Tous ont la même ascendance.
Quelques remarques:
Un couple de Lentillères (07) a été particulièrement touché avec la perte de deux de ses enfants.
Un jeune soldat né en Algérie a perdu la vie sur un champs de bataille en Serbie.
Le plus jeune avait tout juste 20 ans.
Marie Jean Antoine Paul Tourvieille est mentionné à Paris sur la plaque des élèves de l'Ecole Polytechnique "Morts pour la France".
PRENOMS |
NAISSANCES |
PERE |
MERE |
DOMICILE |
CORPS |
GRADE |
DECES |
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LE |
A |
LE |
A |
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Auguste | 25/3/1880 | LENTILLERE (Ardèche) | Thibault Marius | Marie Rosalie MANENT | PARIS 11° | 55 ème régiment d'Artillerie | Canonnier | 7/12/1914 | St DIZIER(Haute Marne) |
Marie Jean Antoine Paul | 22/5/1884 | FLAVIGNAC (Haute Vienne) | Marie Frédéric Claudius Ferdinand | Marie Berthe de LABROUHE de LABORDERIE | PARIS 15° | 3ème régiment du génie | Sous Lieutenant | 7/6/1915 | Hôpital de Rosendael DUNKERQUE (Nord) |
Louis | 8/1/1887 | THUEYTS (Ardèche) | Jean | Louise GENESTOUX | Barnas THUEYTS (Ardèche) | 255ème régiment d'infanterie | 2ème classe | 24/2/1916 | ?? (Marne) |
Gabriel Louis | 30/11/1981 | LABEAUME (Ardèche) | Cyprien Bernard | Marie Sophie Adeline SUEL | LABEAUME (Ardèche) | 163 ème Régiment d'infanterie | 2ème classe | 19/8/1914 | TAGOLSHEIM ( Haut-Rhin) |
Emile Eugène | 20/3/1892 | LENTILLERE (Ardèche) | Thibault Marius | Marie Rosalie MANENT | PRUNET (Ardèche) | 55ème régiment d'infanterie | 2ème classe | 20/8/1914 Disparu. Déclaré décédé | DIEUZE (Moselle) |
Alfred | 19/7/1895 | HAÏTRA (Algérie) | Joseph Ferdinand | Céline Victoire TARANDON | MARTIMPREY (Algérie) | 2ème régiment de marche d'Afrique | 2ème classe | 3/11/1915 | CAJOLIE (Serbie) |
Clovis Philippe | 12/12/1895 | THUEYTS (Ardèche) | Louis Roch | Louise ROURE | THUEYTS (Ardèche) | 62ème bataillon de chasseur alpin | 2ème classe | 17/9/1916 | Forest CRECY EN PONTHIEU (Somme) |
Ernest Eugène | 2/11/1894 | JAUJAC (Ardèche) | Jacques Xavier | Marie RICHARD | JAUJAC (Ardèche) | 52ème bataillon de chasseur à pied | 2ème classe | 6/10/1918 | TROUQUOY (Aisne) |
Julien Eugène | 16/2/1896 | ROCLES (Ardèche) | Jean | Marie Rose TESTUD | ROCLES (Ardèche) | 111ème bataillon de chasseur | 2ème classe | 4/8/1916 | Forest CRECY EN PONTHIEU (Somme) |
Ernest Philippe | 8/4/1896 | JAUJAC (Ardèche) | Auguste Régis | Marie BLACHERE | JAUJAC (Ardèche) | 63ème bataillon de chasseurs | 2ème classe | 15/9/1916 | Rancourt COMBLES (Somme) |
Comme pour les conflits précédents, des porteurs du noms Tourvieille vont être impliqués dans la seconde guerre Mondiale . La liste des tués n'est pas établie définitivement. Il apparait sur les monuments aux morts de Prunet et d'Aubenas un Tourvieille Emile non identifié précisément à ce jour. Les archives de l'Etat Civil de la commune de Prunet ne permettent pas de savoir de qui il s'agit.
PRENOMS |
NAISSANCES |
PERE |
MERE |
DOMICILE |
CORPS |
GRADE |
DECES |
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LE |
A |
LE |
A |
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Gabriel | 17/12/1914 | PRUNET (Ardèche) | Firmin Régis | Justine Sophie Rose BROUSSE | PRUNET | 28e Régiment de Tirailleurs Tunisiens | 2ème classe | 17/05/1940 | OHAIN (Nord) |
Roger Albert Firmin | 2/08/1914 | MONTREAL (Ardèche) | Joseph Firmin | Maria Noémie CABIAS | MONTREAL | 67e bataillon de chasseurs alpins | 2ème classe | 8/06/1940 | HUPPY (Somme) |
Louis Victor | 29/12/1922 | ALES (Gard) | Louis Victor | Adeline Eugénie Liza HABAUZIT | ALES | Groupe de commandos d'Afrique | Caporal Chef | 18/10/1944 | CORNIMONT (Vosges) lieu-dit les Hauts de Tomteux |
Emile | ? | ? | ? | ? | AUBENAS ? (Ardèche) | ? | ? | ? | ? |
Dans les archives de l'état civil de la mairie de Jaujac (07), on trouve sur l'acte de naissance de Auguste Jacques TOURVIEILLE, la mention marginale "décédé le 31 décembre 1944 au camp de Mauthausen, Allemagne".
En essayant de savoir ce qui avait valu à cet homme de connaitre la terrible réalité de la Déportation avec la mort au bout, on s'aperçoit qu'il est inconnu dans sa commune. Pour savoir ce qui s'est passé, la recherche n'est pas simple. Voici ce que l'on a réussi à savoir de lui à ce jour.
Auguste Jacques TOURVIEILLE
Né le 29 Octobre 1889 à Chambelasse commune de Jaujac (07)
fils de Jacques Xavier 34 ans agriculteur, et de Marie Rosalie RICHARD 26 ans.
Marié le 20 décembre 1913 à Villeurbanne (69) avec Louise Elisa REVEREND
Il participe à la guerre de 1914-1918 en France et en Afrique occidentale. Il est soigné à Dakar pour la gale, puis des fièvres paludéennes.
Il perd son jeune frère Ernest Eugène le 6 octobre 1918, tué à Tronquoy (02)
Le 5 mai 1944, il est arrêté et interné à Lyon au fort Montluc. Son dossier est vide, on ne sait rien de ce qui lui est reproché
Il est transféré à Compiègne (60) le 19 juin 1944.
De Compiègne, il est déporté en train vers l'Allemagne le 2 juillet 1944. Ce train met trois jours pour arriver à destination. Les conditions de transports sont épouvantables, 336 déportés meurent au cours de ce transfert. ( Voir l'ouvrage de Christian Bernadac; le train de la Mort, paru aux édition France-Empire en 1970)
Auguste Jacques arrive au camp de concentration de Dachau (Allemagne) le 5 juillet. Il y reçoit le matricule 77 474.
Il est transféré le 18 aout 1944 au camp de Mauthausen (Autriche) où il reçoit le matricule 90 548.
Les registres de ce camp le qualifie de "prisonnier politique français". Sa profession est dite; ouvrier agricole ( Landarbeiter)
Le camp de Mauthausen dispose de camps "satellites" appelés Kommando. Il est transféré dans l'un d'eux; le Kommando de Sankt Valentin créé le 21 aout 1944, en basse Autriche pour la construction de chars d'assaut par l'entreprise Nibelungenwerk.
Il y décède le 31 décembre 1944 à l'âge de 55 ans. Son décès est transcrit dans les documents du camp de concentration.
Son décès est reporté dans les registres de l'état civil de sa commune de naissance le 16 juillet 1946
Pour le moment nous ne savons pas pourquoi il a été déporté avec un statut de prisonnier politique. Nous ne savons pas non plus où il habitait au moment de son arrestation; à Villeurbanne (69) semble-t-il. Toute information permettant de comprendre ce qui s'est passé est la bienvenue.
Alain TOURVIEILLE. mai 2006 (mise à jour juillet 2011)
André TOURVIEILLE est né à Paris le 11 juin 1913 de parents ardéchois. Il est soldat au 22 régiment de tirailleurs Algériens lorsque le conflit de 1939-1945 éclate. Lors de combats dans le Pas de Calais, il est grièvement blessé à un pied. Incapable de marcher, dans la tourmente générale, il est abandonné de tous. André TOURVIEILLE est secouru par des soldats anglais. Transporté jusqu'à un bateau, il est évacué en Angleterre. Toute sa vie, sa reconnaissance envers les troupes anglaises sera immense: "s'ils n'avaient pas été là, je serai mort" disait-il lorsque le sujet était abordé. En Angleterre, il est soigné dans un hôpital où il retrouve peu à peu la santé. André TOURVIEILLE se rallie au général De GAULLE dans les Forces Françaises Libres. Il y fera toute la guerre. Il rencontrera Lucienne TAFFIN De GIVENCHY, elle même engagée dans les Forces Françaises Libres. La guerre terminée, ils se marieront et connaitront une vie plus paisible que leurs premières années.
Deux documents d'époque: une photo d'un groupe de soldats français en Angleterre, André TOURVIEILLE est le deuxième en partant de la gauche.
Un extrait de la première page du journal Anglais "Evenings News" du 11 septembre 1944. Une photo présente trois jeunes militaires françaises qui s'apprêtent à regagner le sol Français après des années de drames, de doutes et d'espoirs. Les sourires sont bien réels; Lucienne de GIVENCHY se trouve au milieu.
De ces années de guerre il reste quelques quelques documents touchant à la proximité avec le Général de Gaulle. Deux pièces manuscrites concernant des décisions prises par le chef de la France Libre.
La guerre terminée, Lucienne et André TOURVIEILLE échangeront quelques courriers avec des anciens dirigeants des Forces françaises Libres, le général De GAULLE et le général MONTCLAR. De cette période précédent le retour du général De GAULLE en politique, subsiste cette lettre de vœux.
Pour les services rendus à la France durant ces années, André TOURVIEILLE et Lucienne de GIVENCHY recevront la médaille de la France Libre le 4 novembre 1947.
Alain TOURVIEILLE (juin 2013, centenaire de la naissance de André TOURVIEILLE)