Les lieux d'origine de la famille TOURVIEILLE

 

 

 

    La famille TOURVIEILLE est originaire de l'Ardèche (07), département situé en région Rhône-Alpes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est dans la région de Largentière au sud du département que le patronyme apparait et que la famille s'épanouit. Des années 1474 à 1573, on trouve différents documents attestant la présence de la famille Tourvieille dans les actuelles communes de Rocles, de Joannas et de quelques villages environnants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La première maison connue se trouve dans la commune de Rocles au hameau de Leyval où la famille habite en 1573. Cette maison restera dans la même famille jusqu'aux années 1980.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette maison comporte deux bâtiments. L'un, sur la gauche de la photo, de petite taille fut tour à tour une maison, puis une grange, puis actuellement une maison d'habitation. Sur le côté droit se trouve une grande maison d'habitation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le linteau d'une fenêtre de l'ancienne grange, on peut lire l'inscription "P.TV 1819", mise pour Pierre TOURVIEILLE propriétaire du lieu à cette date.

 

 

 

 

 

 

A l'intérieur de la grande maison, dans l'ancienne cuisine, se trouve une inscription " I.T.V 1672" mise pour Jean TOURVIEILLE, le propriétaire des lieux à cette date.

 

 

 

 

 

 

En 1610, Pierre Tourvieille quitte le hameau de Leyval à Rocles. Il s'installe comme meunier au moulin de la Jugerie sur la rivière Ardèche dans la commune de Meyras. L'acte d'arrentement du moulin de la Jugerie est passé chez maitre Champalbert, notaire à Meyras le 4 novembre 1610 (références 2E 2545 aux Archives de l'Ardèche).

  Une partie de la famille reste installée à Rocles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Pierre Tourvieille passe sa vie entière dans le moulin de la Jugerie comme en atteste ses deux contrats de mariage et son testament. Le moulin de la Jugerie est devenu aujourd'hui une belle demeure.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     Les fils de Pierre Tourvieille exercent le même métier que leur père; ils sont meuniers. L'un deux s'installe au moulin Amarnier, sur la rivière le Lignon juste en amont du village de Jaujac un peu au sud de Meyras. Ce moulin n'existe plus car il a été détruit par les crues violentes de la rivière au fil du temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     L'un des descendants de Pierre Tourvieille s'installe vers 1630 au lieu-dit l'Adret de Jaujac. Il construit une maison qui prend d'abord le nom de mas Rieuclar, du nom du ruisseau qui passe à proximité. Puis ce mas prendra le nom de Tourvieille. C'est ainsi qu'il est nommé sur la carte IGN actuelle ( Carte 2837 E série bleue).

 

 

 

 

    Le mas Tourvieille a lui aussi été occupé par la même famille jusque dans les années 1980.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    A partir de Jaujac, la famille va s'étendre au fil du temps dans les villages environnants; Thueyts, Prades, Lentillères, Prunet, La Souche...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    Le Mas du Cros à Lentillères, maison natale de Joseph Xavier Tourvieille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    Le Mas de Ville à Lentillères, maison natale de Louis Arsène Tourvieille au XIXème siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

    Maison du docteur François Emmanuel Tourvieille. Ce médecin fut pendant 3 ans chirurgien d'une armée de Napoléon avant de revenir exercer son métier dans son village natal de Thueyts. Il en fut maire en 1848. Cette maison fait aujourd'hui partie d'un établissement de repos; "La Contamine". A remarquer la construction rappelant une vieille tour avec son crénelage dont cette maison du XIXème siècle est affublée.

 

 

 

 

 

 

 

 

    Mas de Fagebelle à Thueyts. Dans ces maisons, aujourd'hui en ruine, sont nés de très nombreux enfants Tourvieille au cours des XVII, XVIII et XIXème siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 Au XIXème siècle la famille Tourvieille comme de nombreux ardéchois va s'étendre hors de l'Ardèche vers les grandes villes de Lyon, Paris, du Puy et également vers l'Algérie. Plusieurs raisons les ont conduits à faire ce choix.

Les raisons du départ hors de l'Ardèche.

    Les familles vivent sur ces terres ardéchoises depuis des siècles avec un niveau de vie qui évolue très peu. La mortalité infantile est importante. Au XIXème siècle, la médecine et l'hygiène progressent de façon significative par rapport aux siècles précédents. Même si la mortalité infantile reste importante, elle se réduit. On constate un accroissement de la population. A chaque génération les terres cultivées sont partagées. Les surfaces possédées par les familles diminuent. Pour remédier à cette réduction des terres, des surfaces cultivables sont arrachées à la montagne. Les terrasses de pierres sèches appelées "faysses" en ardéchois, montent à l'assaut des pentes.

     Des photos du début du XXème siècle montrent à quoi pouvait ressembler un paysage ardéchois dans les années 1870. Les cultures sur ces terrasses sont difficiles. Il faut monter et entretenir les murs de pierres sèches, les surfaces cultivées sont découpées en très petites parcelles. Enfin si les sources sont relativement abondantes il faut entretenir des systèmes d'irrigations, les "béhalières". Autant de travaux qui consomment le temps des hommes sans pour autant fournir des récoltes abondantes. En 1844 le sous-préfet de Largentière écrit dans une lettre:" Largentière est une triste sale et petite ville, dont les habitants sont généralement peu fortunés, malgré leur industrieuse activité à lutter contre la nature rebelle de leur montagne."

    Pendant longtemps les cultures sont restées vivrières. On cultive ce qui est nécessaire à la vie de la famille et de la communauté villageoise, des légumes, des céréales, des châtaignes, de la vigne, des olives. Quelques brebis fournissent le lait, la viande, et la laine filée à la maison et tissée par le tisserand du village; le cadissier. Dans cette économie d'échange à l'intérieur du village il y a peu de rentrée d'argent.

    Au XVIIème siècle, Olivier de Serre a importé d'Asie simultanément la culture du mûrier et l'élevage des vers à soie dans les Cévennes. A partir de 1820, la demande des "soyeux" lyonnais devient très forte. De ressource d'appoint pour le paysan, l'élevage du vers à soie devient la principale source de revenus et fait rentrer enfin un peu d'argent dans le milieu agricole ardéchois. Au milieu du XIXème siècle on compte 344 filatures et moulinages en Ardèche 15000 personnes y travaillent. A partir de 1850, une maladie des vers à soie, la pébrine, ravage les magnaneries. En 1865 Louis Pasteur est missionné pour résoudre le problème. Il s'installe à Alès et passe quatre ans à mettre au point une technique efficace de lutte contre la maladie. Mais il est trop tard. Les soyeux lyonnais se sont mis à importer de la soie grège d'Asie, moins chère. Si les filatures et les moulinages continuent à fonctionner, c'est en grande partie avec des cocons asiatiques et non plus ardéchois. La première source de revenus des paysans ardéchois se tarit.

De 1869 à 1872, nouvelle catastrophe pour les paysans ardéchois, le phylloxéra détruit les deux tiers du vignoble. Il faut du temps pour trouver la solution qui consiste à greffer des cépages français sur des vignes américaines. La plantation des nouvelles vignes redémarre en 1877 et dure 20 ans.

Enfin en 1875 c'est la châtaigneraie qui est atteinte d'une maladie: l'encre. Les arbres meurent. Les paysans les vendent aux usines à tanin. La première s'installe à Lalevade. En 1900 les usines absorbent 150 tonnes de bois par jour! Dans les basses vallées, les châtaigniers sont remplacés par des arbres fruitiers. Dans les montagnes il n'y a pas de solution.

Les bouches à nourrir des familles paysannes sont plus nombreuses qu'avant et les revenus baissent, la situation devient intenable, il faut partir! En 1861 l'Ardèche compte 388500 habitants en 1911 ils ne sont plus que 331800. Des vallées entières se sont dépeuplées; plus la pente est forte plus la migration est importante.

    Au même moment l'Etat français appelle au peuplement de l'Algérie. Il offre des terres à ceux qui remplissent des conditions de ressources jugées minimales pour permettre une installation dans de bonnes conditions. Les ardéchois sont nombreux à être intéressés par ces espoirs de terres nouvelles plus grandes et plus faciles à cultiver que les pentes de leurs montagnes. L'Etat français y trouve aussi son compte, il confie des terres à une main d'œuvre expérimentée et rude à la tâche qui mettra rapidement les nouveaux territoires en valeur.

    D'autres quittent l'agriculture pour des emplois industriels, dans la construction des chemins de fer ou  dans l'administration. Il rejoignent le grandes villes de Lyon, de Paris et d'autres encore.

    C'est le chemin choisi par mon grand père qui quitte la ferme familiale, devient gendarme à cheval à Largentière, puis garde républicain à Paris.

Alain TOURVIEILLE. Avril 2006  ( mise à jour juillet 2011)   

 

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